Léon Tolstoï

Biographie

Le comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï est né le 9 septembre 1828 à Iasnaïa Poliana en Russie, il meurt en 1910 à Astapovo. Il perd sa mère très tôt et passe une enfance dans la maison familiale, au contact d’une vie rurale libre et inspirante. Plusieurs décès consécutifs dans sa famille, notamment de son père, le conduisent à Kazan, chez une tante. A seize ans il entre à l’université des langues orientales de Kazan.

Il s’ennuie, ne se reconnaît pas dans les études et part à la dérive pendant quelques années. Aux côtés de son frère, il participe à des combats, et écrit de plus en plus. Un premier roman est accepté dans une revue, c’est le succès. Mais il se sent plus soldat qu’homme de lettres. Il repart donc au combat et participe à la guerre de Crimée.

Les récits qu’il en fait émeuvent le star Alexandre II et la tsarine. En 1855, il est courrier du tsar à Saint-Pétesbourg, il décide à la mort de son frère de retourner s’installer à Yasnaïa Poliana, d’autant que son caractère difficile le rend facilement asocial. Il se marie néanmoins et a plusieurs enfants avec Sophie Behrs.

Sa vie a été chaotique mais sa pensée lumineuse a éclairé et éclaire de nombreux philosophes, écrivains, essayistes,.. Il est l’un des plus importants écrivains russes. Ses romans et nouvelles sont à la fois des descriptions et des critiques des guerres, des travers humains.

L’âme le fascine, il ausculte ses personnages de l’intérieur, il les dissèque, les retourne pour en extraire le plus profond, parfois le plus noir. Les guerres napoléoniennes, les mouvements civils l’inspirent. Ses propres expériences se retrouvent dans ses récits. A partir de 1870 son écriture se teinte de sa quête spirituelle et religieuse. Il est parfois présenté comme le précurseur de l’anarchisme chrétien, on pense à Bakounine, au Mahatma Gandi avec lequel il entretient une correspondance.

Faire le bonheur de Dieu devrait être, pour lui, l’expression ultime de tout être humain. Pour lui, il est « essentiel d’élucider et d’exprimer clairement les vérités religieuses ». Il est non-violent et l’originalité de ses positions en fait un modèle pour de nombreux penseurs.

Il soutient l’espéranto, il est végétarien, il est contre toute forme de contrainte vis-à-vis des autres hommes et dénonce violemment l’esclavage, il est antipatriotisme et se définit « anarchiste mystique chrétien ». Il meurt, seul, d’une pneumonie à la gare d’Astapovo, tout près de sa maison de Yasnaïa Poliana.

Eléments de bibliographie

Les œuvres de Léon Tolstoï sont très nombreuses et fondamentales. Parmi elles :

Les Cosaques, 1863
Guerre et Paix, 1864-1869
Anna Karénine, 1873-1877
Maîtres et Serviteurs, 1895
Résurrection, 1899
La Sonate à Kreutzer, 1899

Et tant d’autres, dont des essais tout à fait essentiels.

Découvrir

Yasnaïa Poliana signifie la « clairière lumineuse », c’est la maison chérie de Léon Tolstoï, héritage de la famille de sa mère, les Volkonski ) . Elle se trouve à environ deux cents kms de Moscou sur un domaine de trois cent quatre vingt hectares. Il y est né, y vécut et y est enterré.

Elle date du 19^e siècle mais a subi de lourds dégâts pendant l’occupation allemande. Elle a été restaurée et les manuscrits de l’écrivain, ses meubles, qui avaient été préservés, ont pu revenir dans les murs. L’ancienne école créée par Tolstoî a été aménagée en musée. Son cabinet de travail est identique à l’état dans lequel il se trouvait à l’époque de l’écrivain. La bibliothèque, la maison sont riches de milliers d’ouvrages.

La bibliothèque a été classée Mémoire du monde par l’UNESCO. Sa correspondance, à elle seule, ne comprend pas moins de 50 000 lettres pour trente volumes ! C’est dans le parc que Léon Tolstoï repose, dans la partie centrale de l’immense parc .