Biographie
Sa joie de vivre transparaît sur son visage. Et pourtant la vie n’a pas été toujours tendre pour le jeune Alexandre qui naît en 1802 et dont la disparition du père deux ans plus tard, le général Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie, va plonger la famille dans les difficultés financières. Mais Alexandre est un lutteur, un battant même. Très tôt il quitte l’école et travaille. Parallèlement la lecture prend une place de plus en plus importante dans sa vie.
C’est finalement en 1822 qu’il décide de partir pour la capitale afin d’y tenter sa chance. Il trouve un emploi de clerc de notaire, découvre le théâtre et se lie très vite avec des acteurs de renom. Il devient secrétaire chez le duc d’Orléans, grâce au général Foy, et peut faire venir sa mère auprès de lui. D’autre part ses amours sont tumultueuses et très vite naissent plusieurs enfants de mères différentes.
Il se marie finalement avec une actrice, Ida Ferrier. En 1824, année de la naissance de son fils Alexandre, il commence à écrire de façon plus sérieuse et produit en 1828 sa première pièce qui est jouée à la Comédie Française : Henri III et sa cour, c’est le succès. Alexandre Dumas est désormais reconnu en tant qu’écrivain. Il se lance rapidement dans le roman historique comme Les trois mousquetaires ou Le Comte de Monte-Cristo.
C’est d’ailleurs avec les revenus de ces ouvrages qu’il fait bâtir à partir de 1844, à Port-Marly, le château de Monte-Cristo. En 1846, il fait même construire à Paris son propre théâtre, le Théâtre historique. Alexandre Dumas est adulé. Invité dans tous les salons, il est de toutes les fêtes. Amis et ennemis s’y côtoient et les répliques cinglantes fusent parfois. Ses origines métisses sont même parfois à l’origine de réflexions insidieuses. Mais l’homme est fort et son esprit est fin et incisif. Il s’engage politiquement, soutient Cavaignac contre le futur Napoléon III.
Son théâtre marche mal, les affaires ne sont pas florissantes, l’écrivain est dispendieux et dépense sans compter. Les soucis financiers arrivent vite. Son théâtre l’a ruiné, au désespoir il vend Monte-Cristo et s’enfuit en Belgique pour échapper à ses créanciers. Peu importe, il continue à écrire et à défendre chèrement ses idées. Il soutient Victor Hugo et le suit dans un exil volontaire. Revenu en France, il va même jusqu’à vendre des meubles pour soutenir financièrement les armées de Garibaldi. Il rentre dans Naples à ses côtés. Il y reste quelques années et de 1861 à 1864 il est directeur des fouilles et des musées.
Il dirige parallèlement un journal L’Indipendente, puis revient en France. Il écrit toujours et en 1870 il achève une véritable encyclopédie de la gastronomie française, son célèbre Dictionnaire de cuisine. En septembre de la même année, il est victime d’un accident vasculaire qui le paralyse en partie. Il s’éteint en décembre, chez son fils à Dieppe. Ses œuvres sont notre héritage. Son écriture romantique, sa langue belle et riche, entraînent rapidement le lecteur dans son univers. Alexandre Dumas est l’un des plus grands écrivains français. Il repose au Panthéon depuis 2002.
Eléments de bibliographie
Les œuvres d’Alexandre Dumas sont très nombreuses, on ne compte pas moins de cent cinquante-neuf romans et autres pièces, plus une vingtaine d’œuvres éditées de façon posthume. Certaines sont absolument incontournables pour qui aime ou veut avoir des bases solides en littérature française, parmi lesquelles ses séries des fameuses Impressions de voyage. Citons également :
- La Tour de Nesle, 1832
- Kean, 1836
- Le Chevalier d’Harmental, 1842
- Les Demoiselles de Saint-Cyr, 1843
- Les Trois Mousquetaires, 1844
- Louis XIV et son siècle, 1844
- Le Comte de Monte-Cristo, 1845-46
- La Reine Margot, 1846
- Joseph Balsamo, 1846
- Le Chevalier de Maison-Rouge, 1847
- Le Vicomte de Bragelonne, 1848
Il y en a tant et tant d’autres…
Découvrir
A quelques encablures du château de Versailles se trouve Port-Marly. C’est sur ses coteaux qu’Alexandre Dumas achète, grâce au succès des Trois Mousquetaires, un terrain afin d’y faire construire le domaine de ses rêves . Hippolyte Durand en est l’architecte. Au milieu d’un parc anglais, de rocailles et de fontaines, trône un château renaissance. Près de lui, un pavillon gothique, sous l’intimité des arbres, un petit endroit réservé au seul et unique usage de l’écrivain, une sorte de tour d’ivoire à laquelle il est le seul à avoir accès. L’ensemble est inauguré en 1847 devant pas moins de six cents invités.
Les amis s’y pressent, les gens de maison sont nombreux et le tout est complété par une joyeuse ménagerie d’animaux familiers plus ou moins exotiques. Un vrai paradis pour l’homme de lettres. Le site est prodigieux. L’intérieur du château est une suite ininterrompue de raffinements et de décoration de bon goût. Le décorateur a imaginé représenter sur des bas-reliefs des personnages et des scènes des romans de Dumas, ainsi on peut retrouver Edmond Dantès ou le duc de Guise, ou même encore certains des titres des œuvres du maître.
L’ensemble a bien failli disparaître fin des années soixante. Très délabré, le château menaçait de tomber. Les municipalités se sont émues et une vaste opération de réhabilitation a été entreprise. Plusieurs mécènes ont également participé aux rénovations, dont le roi Hassan II du Maroc. Mais le lieu est enviable et rien n’est jamais acquis. Récemment encore des ombres planaient sur le château du Comte de Monte-Cristo . A découvrir donc pour votre émerveillement et pour soutenir une noble cause, un devoir de mémoire essentiel.
Visiter
Dans les alentours de Port-Marly, les but de visite sont nombreux : Versailles, le château , les jardins et le Hameau de la Reine , ou encore Saint-Germain-en-Laye et son château, son musée. A Port-Marly, il faut découvrir l’église Saint-Louis et le Château des Lions devenu l’hôtel de ville. Il faut également se souvenir que Port-Marly a fait partie des lieux proches de Paris qui ont inspiré les peintres impressionnistes tels Pissarro ou Sisley.
Une véritable plongée au cœur du 19e siècle !