Alexandra David-Neel

Biographie

Qui peut se vanter d’avoir été une jeune fille de bonne famille, chanteuse d’opéra, étudiante brillante en langues orientales, mendiante sur les pentes terribles de l’Himalaya, maître spirituel, moine bouddhiste, entre autres ?

Louise Eugénie Alexandrine Marie David, plus connue sous le nom d’Alexandra David-Néel, est née le 24 octobre 1865 à Saint-Mandé près de Paris. Rien ne pouvait laisser prévoir le destin incroyable de cette femme hors norme. Ses premières années sont assez tristes, son père est obligé de s’exiler en Belgique en raison de ses convictions politiques.

Elle commence ses escapades dès l’âge de cinq ans, à quinze ans elle s’enfuit pour le Royaume-Uni, à dix-sept vers les Alpes et les lacs italiens. Sa mère, lassée de son comportement atypique, l’oblige de travailler dans le magasin familial. Durant son enfance et son adolescence, elle lit beaucoup, côtoie Elisée Reclus, s’intéresse aux idées anarchistes et féministes.

Elle s’installe à Paris, étudie les langues orientales et le bouddhisme. Elle entre en franc-maçonnerie et en 1889 elle devient officiellement bouddhiste. Elle est souvent à Londres. Elle prend des cours de chant lyrique à Bruxelles, et de 1895 à 1904, elle connaît un joli début de carrière, sous le nom d’Alexandra Myrial. En 1904, elle épouse Philippe Néel de Saint-Sauveur.

Parallèlement elle poursuit ses études et ses recherches spirituelles. Son mariage est fait de respect et d’éloignement. En 1911, c’est son troisième voyage en Inde, elle ne reviendra que quatorze ans plus tard avec son fils adoptif Aphur Yongden.

Les époux, malgré leur séparation officielle, entretiennent une très abondante correspondance qui ne cessera qu’à la mort de Philippe Néel en 1941. De 1911 à 1925, elle visite l’Inde et le Tibet. Elle affine sa connaissance du bouddhisme, rencontre le chef spirituel du Sikkim et le treizième dalaï-lama, entre en retraite pour trois années à Lachen.

Elle est Yshé Tömé, « Lampe de sagesse ». Aux côtés du maharadjah Sidkéong, elle entreprend la réforme du bouddhisme au Sikkim. En 1916, elle voyage une première fois au Tibet, bravant l’interdiction faite aux étrangers d’entrer dans le pays. Elle est expulsée.

Elle y retourne cependant en 1924, déguisée en mendiante, accompagnée par Yongden, elle est la première femme étrangère à entrer dans Lhassa où elle reste deux mois. Epuisée, elle décide de rentrer en Europe. Elle achète en 1928 une petite maison à Digne-les-Bains, Samten-Dzong est née. De 1937 à 1946, retour en Chine et au Tibet. La mort de son époux l’affecte.

Elle rentre en France en 1946 pour régler sa succession et s’installe à Digne. Une secrétaire vient la rejoindre et s’occupe dorénavant de la grande dame, Marie-Madeleine Peyronnet. Alexandra David Néel reste à Samten-Dzong jusqu’à sa mort en 1969, elle a 101 ans.

Eléments de bibliographie

Les œuvres d’Alexandra David-Néel sont d’ordre spirituel, philosophique. Elles sont aussi le témoignage d’une grande exploratrice.

  • Pour la vie, 1898
  • Le Bouddhisme du Bouddha, 1921
  • Voyage d’une Parisienne à Lhassa, 1927
  • Le Lama aux cinq sagesses, 1935
  • Magie d’amour et magie noire, scènes du Tibet inconnu, 1938
  • Textes tibétains inédits, 1952
  • Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle, 1953

Parmi tant d’autres.

Découvrir

La ville de Digne-les-Bains est un petit bijou provençal niché au creux de la vallée de la Bléone, à l’entrée des Dombes, dans les pré-Alpes ) . Les toits pointus et les murs blancs de Samten-Dzong sont visibles dès avant l’entrée dans la ville.

La maison se trouve à mi-coteau, dans un parc arboré qui la protège et en fait un nid tout en discrétion et quiétude. Samten-Dzong signifie « forteresse de la méditation ». On peut y voir encore son bureau, sa chambre. L’ensemble est dorénavant une Fondation où un musée présente l’ensemble de l’œuvre d’Alexandra, des conférences sont organisées.

On peut aussi y voir des réalisations exceptionnelles de mandalas en sable ou d’autels en beurre coloré. Le petit musée est complété par une boutique où des livres, objets de Tibet, souvenirs d’Alexandra sont en vente au profit de la Fondation et des enfants du Tibet.

Et, si vous avez un peu de chance, vous serez même accueillis par Marie-Madeleine Peyronnet qui vous racontera, avec sa légendaire et inépuisable énergie, Alexandra David-Néel.

 Visiter

Aux alentours de Samten-Dzong, le pays est magnifique. Alexandra David-Néel aimait sa maison et la région qu’elle avait baptisée « Himalaya pour Lilliputiens ».

Les paysages, les sites historiques y sont florès. Découvrez l’abbaye de Ganagobie, les plateaux de lavande de Valensole , le pays de Lurs rendu aussi célèbre par l’affaire Dominici, Manosque et Jean Giono, Sisteron, Moustiers et tant d’autres lieux incontournables et surtout inoubliables.

Ne pas rater les marchés de Digne-les-Bains : des moments de bonheur rare !

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