Biographie

C’est dix ans après la Révolution française que naît Alexandre Pouchkine, à Moscou. Sa famille est de la meilleure noblesse russe. Il est également le petit-fils de celui que l’on appelait le « nègre » de Pierre le Grand, un esclave africain affranchi et anobli par le tsar dont il fut le confident et l’ami. Cette origine lui confère un aspect atypique pour un Russe et son charme oriental fera basculer bien des cœurs. Toutefois, durant son enfance, Alexandre souffrira de sa peau mate et de ses différences. Son parcours scolaire est classique, ses précepteurs sont comme il se doit d’origine étrangère.

Il est très rapidement sensibilisé à la culture et à la langue française, sensibilisé également par son père francophile convaincu. Il aura même le surnom de Frantsouz, le Français, attribué par ses camarades de lycée à Tsarkoïe-Selo. Pouchkine commence à publier des poèmes dès 1814. En 1817, il entre au Ministère des Affaires étrangères à Saint-Pétersbourg, parallèlement il continue à écrire et à faire la fête. Inspiré par les idées libérales de la France, il n’est toutefois pas révolutionnaire. Il ne participe pas à la révolte décabriste aux côtés de ses amis. Mais en 1820, le tsar Alexandre Ier le juge malgré tout séditieux et le condamne à l’exil.

Il se retrouve en Ukraine, tombe malade, voyage un peu et se est envoyé finalement à Odessa où il continue à mener une vie échevelée, entre fêtes et amours vibrantes. Il réussit même à déplaire à Vorontsov, le gouverneur de la ville, dont il est apparemment trop proche de l’épouse. Il est de nouveau exilé, cette fois dans la propriété familiale de Mikhaïlovskoïe à Pskov. Et là, il s’ennuie, punition terrible pour le remuant jeune homme. Il se réfugie dans l’écriture et la lecture. Les six années que va durer son exil sont fondamentales pour la construction de l’œuvre de Pouchkine. C’est durant cette période, qu’outre de très nombreux autres écrits, il va commencer la rédaction d’Eugène Onéguine et de Boris Godounov, entre autres.

En 1826, il est reçu en audience par le nouveau tsar, Nicolas Ier. Ce dernier lui propose d’être son propre censeur, le poète écrivain ne peut refuser. Le voici donc rentré en grâce et il s’installe enfin à Moscou . Mais une grâce toute relative car il doit donner sans cesse des rapports sur ses déplacements, ses faits et gestes. Et le tsar ne se gêne pas pour prendre très au sérieux son rôle de censeur, allant jusqu’à donner des conseils de rédaction à Pouchkine. C’est enfin qu’il décide de se marier et de stabiliser sa vie.

C’est sur la jolie Nathalie Gontcharova qu’il jette son dévolu. Le couple part s’installer à Saint-Pétersbourg , et l’activité littéraire de l’auteur s’intensifie. A côté de ses romans et autres écrits, il occupe même un poste de journaliste dans la revue Le Contemporain. Malheureusement, ces années de félicité ne vont pas durer. Le couple a quatre enfants mais Natalia est frivole, elle dépense sans compter et aime s’amuser. Elle court les bals et rencontre finalement un officier d’origine française.

Leur liaison tourne au scandale, Pouchkine fait l’objet de pamphlets et de lettres anonymes blessantes. Le 27 janvier 1837, l’inévitable se produit. Un duel oppose les deux hommes. Pouchkine reçoit une balle de pistolet dans le ventre. Pendant deux jours, il va agoniser dans d’horribles souffrances et meurt enfin, libéré de cette fin terrible. La mort d’Alexandre Pouchkine construit autour de l’écrivain, qui jouissait déjà d’une grande réputation, une véritable légende. Il est désormais considéré comme le plus grand écrivain russe de tous les temps.

Eléments de bibliographie

Alexandre Pouchkine est un auteur fécond. Ses poèmes, ses contes, ses nouvelles sont nombreux. De même ses drames et ses romans sont en grand nombre. Certains ont acquis leur place de plus grandes œuvres littéraires de tous les temps, c’est le cas de :

– Boris Godounov, 1825
– Mozart et Salieri, 1830
– La Dame de pique, 1834
– Eugène Onéguine, 1823-1831
– La Fille du capitaine, 1836

entre autres.

Découvrir

Sur les pas de Pouchkine , de nombreuses visites vous feront découvrir la Russie. De Saint-Pétersbourg , à Moscou  en passant par Pskov , vous aurez une vision de la Russie éternelle. Celle des tsars et des grands paysages enneigés, celle des monastères orthodoxes et des isbas sculptées. Sur un air de nostalgie d’une autre époque.